A Messieurs de la Société typographique de Neuchâtel

Nîmes ce 12 janvier 1775

Monsieur,

Si ceux de votre maison qui font expédier les différentes commissions qu’on vous donne fussent été informés des [illisible] par ma lettre du 21 mars 1774 à laquelle je vous renvoie pour éviter des répétitions inutiles vous n’auriez pas couru l’événement désagréable de la saisie qu’on a fait emporter de votre envoi du 30 août dernier dans lequel vous aviez ajouté des sortes que je ne demande point et vous prie par ma lettre de ne point l’expédier sans vous en donner l’ordre. J’avais donc raison de vouloir que vous adressassiez vos balles à Monsieur Gabriel Regnault de Lyon de préférence à M. Jaquenaud qu’il ignore les routes que doivent tenir les [marchandises ?] qui sortent de votre gouvernement. Ce dernier a fait une semblable [bévue ?] pour deux balles qu’on lui avait adressées de Lausanne. Enfin, pour m’éviter une perte que sa maladresse m’a failli occasionner je viens de répondre [fragment effacé] visiteurs que ce ballot n’étant point à ma [fragment effacé] il ne m’était adressé que pour le faire passer [fragment effacé], qu’on eût à le faire retourner à Lyon ou à celui qui l’avait expédié, et cela pour me soustraire à une amende de cent pistoles que j’aurais été condamné si malheureusement l’on eût été assuré de la personne pour qui ce maudit ballot était destiné. Vous recevrez en conséquence les sortes que l’on regarde comme permises et desquelles vous disposerez ainsi que vous l’entendrez, voulant entrer pour rien dans ce frais ni dans la confiscation vous étant écarté de la route que je vous avais prié de faire tenir aux balles et ballots que vous m’enverriez, ce de quoi je suis bien aise de vous prévenir, ayant l’honneur d’être très sincèrement,

Monsieur,

Votre très humble serviteur

Buchet