Messieurs,

Je vous prie à l’avenir d’avoir la bonté de m’aviser des traites que vous ferez sur moi pour que je me procure des fonds au moment qu’elle me seront présentées ; j’allais vous adresser celle que je vous promettais par ma lettre en demande de l’exemplaire de l’Encyclopédie que vous m’avez fourni au moment qu’on m’a présenté celle de L.300 que vous avez tirée sur moi, payable au 30 avril dernier. J’ai cru devoir en conséquence régler notre compte et vous envoyer en deux billets miens à votre ordre le solde qui est de L. 340-13, de quelle somme il vous plaira me créditer de conformité, ayant l’honneur d’être bien sincèrement,

Messieurs,

Votre très humble, très obéissant serviteur

Buchet

J’ai bien de plainte à vous faire de Psaumes reliés en chagrin que vous m’avez fournis. Il manque à tous la liturgie et la confession de foi. J’ai cru cependant espérer de le vendre mais je vois à regret que la majeure partie de ceux à qui j’en avais remis me le rapportent à raison de cette suppression que vous avez faite à cette édition. Si vous ne me faites passer ce même deffet, je serai forcé malgré le désir que j’ai de ne pas vous constituer  en frais de port de vous le renvoyer, ainsi que je l’ai fait de ceux qu’on m’avait fournis de Lausanne. Vous sentez d’ailleurs qu’il n’est pas agréable de garder en magasin d’ouvrages qui sont en nombre et qui ne peuvent se vendre qu’à perte [quoique ?] vous me les ayez passés fort chers.

Vous avez ci-joint note de quelques articles que je vous prie de joindre au tome 7^e de la Description des arts et métiers que vous avez de prêt.

Si vous imprimez la Bible sur beau caractère et bon papier je me chargerai de 100 exemplaires suivant le prix que vous y fixerez en vous en prenant un nombre, ce sur quoi je vous prie de répondre si vos occupations vous le permettent.