Messieurs,

A Dieu ne plaise que je voulusse abuser de votre indulgence pour moi et perdre la confiance de votre maison plus avantageuse pour moi que pour vous quand au moment.

            On me présente à acceptation votre traité sur moi pour fin courrant.  Je l’aurais figuré avec grand plaisir si je n’avais qu’une somme trop considérable toute à la fois me gênant au point de ne pouvoir l’acquitter.  J’ai répondu au porteur que j’allais vous prier de la couper en deux dont partie pour fin courrant et l’autre pour fin juillet et que j’attendrais votre réponse persuadé que vous vous y prêteriez vu ma bonne volonté.  J’attends cette grâce de votre part et celle de bien rester, Messieurs, votre très humble et très obéissant serviteur,

Abraham Fontanel

Montpellier, le 26 mai 1784