Ms. De Neuchâtel                                                                        Montpellier le 8 janvier 1773

Messieurs,

J’ai reçu l’honneur de votre dernière par laquelle vous voulez bien faire des heureux souhaits sur la nouvelle année à mon occasion.   Sensible autant qu’on peut l’être à votre bonté, je vous prie d’accepter les miens et de vouloir bien croire que je ne négliger rien pour me mériter votre confiance.

Sitôt que j’aurai reçu la seconde balle que vous m’avez adressée, je vous donnerai note de ce que je désire d’après le catalogue que vous avez eu la bonté d’insérer.   Je vous prierai même de me remplacer 5 ou 6 feuilles que j’ai trouvées déchirées dans un exemplaire de l’Histoire de France ce qui m’a empêché de pouvoir le mettre en vente.  Il serait à désirer que vous puissiez vous charger de faire brocher chez vous attendu qu’ici comme chez moi, l’on ne peut jouir des ouvriers et que les acheteurs perdent goût dans l’attente.  Si cela en pouvait, j’en serais bien aise.

À l’égard de votre commissionnaire de Lyon, il me fit passer par la porte son compte, mais honni soit qui mal y pense, ces messieurs sont bien suspects.  

J’ai l’honneur d’être avec ma parfaite considération, Messieurs, votre très humble et très obéissant serviteur.

Abraham Fontanel