A Literary Tour de France
Malherbe à la STN, 2 septembre 1772, Loudun

                                                                                              Loudun 2 septembre 1772

Messieurs,

Je vous confirme toutes mes dernières et je vous répète que pouvant vendre à Lyon vos livres qu’il y aura fréquentes occasions de vous en procurer la vente.  Si j’en avais même en dépôt chez moi, il m’en serait demandé souvent.  Voyez s’il y a moyen de mettre à l’exécution ce projet.  En attendant je vais vous rendre compte de la réponse de M. Lair de Blois que j’ai reçue hier.  Voulant connaître votre journal avant d’y souscrire, je lui en ferai passer un volume par première occasion et il se décidera ensuite. 

Je suis décidé, dit-il, à souscrire à La Description des arts et métiers dont le premier volume in 4° paraît il y a déjà quelque temps.  Si vous l’avez et que vous désiriez le faire passer par le carrosse à mon adresse, ou si vous ne l’avez pas et que le second volume sous presse depuis longtemps paraisse bientôt, on me l’enverra de Neuchâtel avec les ouvrages suivants que je prendrai aussi.  Je voudrais savoir ce qu’il contiendra à peu près de volumes et combien on espère en donner par an. 

Je demande aussi le Dictionnaire universel d’histoire naturelle par M. Valmont de Bomare, nouvelle édition augmentée par l’auteur et MM. de Haller, Deleuze et Bourgeois en 12 volumes, in 8° ; Encyclopédie ou système général d’économie rustique, domestique et politique tirée des meilleurs auteurs, 16 vols. in 8°. 

Je vous prie d’écrire à Neuchâtel de m’envoyer le tout à l’adresse de MM. Favre, Morin et compagnie, négociants à Lyon qui l’enverront à M. Baignoux Lutaine marchand de draps à Blois, leur ami.  Ils le mettront dans le premier ballot de marchandises qu’il leur expédiera, pour quoi il faut écrire à Neuchâtel [mot illisible], ce que je vous demande sous le nom et l’adresse du dit Baignoux Lutaine  qui me le remettra à l’arrivée, à condition que les frais de voiture et d’entrée de Neuchâtel à Lyon seront aux charges de la Société jusqu’à Lyon, et ceux de Lyon ici aux miennes et qu’en raison du catalogue je ne payerai ces 3 ouvrages qu’à raison d’un sol de France la feuille et chaque planche le poids de 2 feuilles etc. 

Dès que M. Baignoux ou moi aurons avis de l’arrivée de ses 3 ouvrages en feuilles à Lyon ou que vous m’aurez écrit avoir avis du départ de Neuchâtel, je vous remettrai par Paris le montant de cet envoi etc. 

Je suis très à portée de procurer des débouchés à la Société à cause de l’affluence de monde qu’attire ici le conseil supérieur, qu’a ceux qui le composent ou qui y sont attachés, que dans les provinces—châteaux qui nous avoisinent, où je connais des curieux amateurs, mais tentés.  Les personnes à qui j’ai communiqué votre lettre m’ont unanimement [sic] ou qu’ils ignoraient ces droits d’entrée.  Le prix des voitures qu’ils ne connaissaient même pas qu’elle [mot illisible] ces ouvrages prenaient comme si elles n’étaient pas prohibées en France, que s’ils les avaient ici et la liberté du choix et la modicité du prix les décideraient à en prendre.  Voyez à les décider de vous en faire passer quelques exemplaires de chaque sorte.  Il faudrait les éditions brochées. 

En faisant part de votre lettre à M. Baignoux mon voisin et ami, il m’a dit de vous prier de faire votre possible pour lui procurer par vos amis de Neuchâtel un exemplaire de L’Encyclopédie d’Yverdon dont il y a déjà 12 vols. in 4° qui paraissent.  Comme j’y suis intéressé pour moitié à cause de l’importance de l’objet, nous demandons qu’on nous rende à Lyon à l’adresse de l’ami ci-dessus et franc de tous droits d’entrée et voiture jusqu’au dit Lyon et que MM. de la Société d’Yverdon vous remettent une souscription quittancée d’un volume de plus que ceux qui ceux qui paraissent afin d’avoir leur engagement comme ils auront le nôtre par les paiements que nous ferons successivement en vos mains.  Nous les demandons brochés en carton.  Y a-t-il quelques volumes de planches qui paraissent et combien délivre-t-on de volumes par an de cet ouvrage?  Il est certain que dès qu’il sera [mot illisible] ici on en placera divers exemplaires etc. 

Voici encore une voie ouverte pour le débouché de vos ouvrages.  Je désire donc beaucoup que les obstacles de l’introduction ne nuisent point aux bonnes affaires que je recherche avec attention en vigilance à vous procurer. 

Mes civilités, je vous prie, à M. Fauche qu’il daigne prier M. Morel de m’expédier mes effets et en attendant que je lui écrive qu’il ait la bonté de le remercier d’avoir eu la bonté de donner.  Mes adresses à M. Landsmann de Mulhouze à qui j’ai répondu. 

Je suis toujours avec le plus sincère attachement et une considération distinguée, Messieurs, votre très humble serviteur,

Malherbe, l’aîné

M. Lair prescrit qu’il ne faut adresser qu’à moi vos réponses à ses demandes. 

Date: 
Wed, 09/02/1772