A Literary Tour de France
Malherbe à la STN, 29 novembre 1779, Loudun

                                                                                  Loudun, le 29 novembre 1779

Messieurs,

Pour réponse à votre lettre du 14, en remplacement du billet L.1500 que vous me renvoyez qui reste nul, voici pour finir de votre envoi primo celui de la partie de livres aux temps courants montant à…………………………….L.408-14-0 partout septembre à votre ordre chez MM. Sache frères. 

Et au lieu de L.1348, un second de……………………….L.1318 à la fin de mars 1781, vu qu’il y a erreur de L.30 à l’addition de la première page de votre facture, ce que je vous observais dans ma lettre du 6 et que vous pouvez vérifier, ne se montant qu’à L.3355-14 au lieu de L.3385-14 ce que vous verrez au premier aspect.  Cet envoi se trouvera donc ainsi balancé.  Je suis fâché de l’avarie qui y est survenue de chez vous à Lyon.  Si on eût mieux empaillé on l’aurait évitée.  Le compte fait, je remarque que je ne fais pas attention que le volume des Arts que vous me passez  à L.10 étant un remploi, je ne dois pas le payer.  Si vous me l’eussiez passé d’abord, il se trouverait, étant bien certain n’avoir pas vendu de volume, seul.  Ces L.10 seront donc à être bonifiés par une de mes prochaines remises.  Malgré le [mot illisilbe] fait par MM. Revol, il reste plusieurs volumes tachés d’eau que les libraires refuseront et qu’il faudra donner à perte.  S’il se trouve des imperfections, pourrez-vous me les remplacer ?  C’est toujours ce que je me réserve de droit. 

Puisque l’un de vous, Messieurs, va à Lyon, voyez MM. Revol et tâchez d’obtenir l’élargissement de la balle où sont les premiers volumes de L’Encyclopédie.  Cette balle et une de Rousseau à M. Fauche sont arrêtées avec des indiennes qui passaient la fraude.  Il semble que les libri ne devaient pas être retenus, n’étant pas assujettis à droits, mais seulement les indiennes.  MM. Revol ont écrit qu’ils plaidaient et espéraient gagner.  Voyez à faire presser cette solution.  J’ai préféré déjà à plusieurs correspondants votre offre de céder 27 pour 24 Encyclopédies, 4°.  Deux amis de Paris me font espérer en placer.  Une maison de librairie de Rochefort pourrait en traiter d’une 10e ou 12, mais au comptant il n’y a pas moyen.  Il faudrait avoir de l’aise pour le terme afin de se ménager les occasions de se procurer souscripteurs qui pour 27 exigent un certain temps.  Si donc vous pouvez donner un terme honnête, vous me communiquerez vos intentions et j’en ferai port alors je prévois vous en débiter une bonne partie quand vous aurez vu par vous-mêmes à négocier quelque bonne voie pour l’introduction.  Vous pourrez me destiner le mémoire que vous porte ma dernière surtout des Dorat et Gessner qui me manquent. 

Seriez-vous à lieu de placer nombre d’exemplaires de l’ouvrage de M. Court de Gebelin du Monde primitif analysé et comparé au monde moderne, 4°, au [mot illisible], 7e volume.  Un ami de Paris m’a prié de l’offrir. 

L’Observateur anglaisvous est-il connu ?  Je pourrais en placer nombre et des Mémoires du comte de Saint-Germain.  Des lettres de Mme du Barry et réponses etc.  

Ce courrier-ci m’apporte lettre de Paris.  On pourrait se charger de quelques-unes de vos Encyclopédies à L.290 pour vous, payables à un an.  Un autre m’offre L.320, mais payable partie comme moitié en marchandises qui seraient liqueurs [mot illisible] de 4 fruits et à fleur d’orange à L.0-50-0 bouteille encre bostonienne à L.0-40-0, pinte L.0-20-0, chopine, [mots illisibles], eau de cologne à L.12 douzaine, de mélisse à L.6 vinaigre pour la table à L.0-30-0 et autres de propriétés et l’autre moitié en ses billets à l’an. 

On me demande aussi G. Encyclopédie d’Yverdon.  En reste-t-il ?  Et le prix ?  Vous me ferez part de vos intentions et je les référerai, ce qu’attendant, j’ai l’honneur d’être avec considération, Messieurs, votre très humble serviteur,

Malherbe, l’aîné 

Avez-vous eu quelques nouvelles si la mère du sieur Endrely vivait toujours depuis que je vous ai passé son billet titre de ma créance sur lui ? 

Auriez-vous, ou pourriez-vous me procurer une connaissance au pont Bonvoisin sur terre de Savoie ? 

Pour vous mettre sous les yeux, Messieurs, la proposition de l’ami de Paris, voici sa lettre.  Ce qu’il propose en change est à Bordeaux.  Vous m’allouerez telle commission que vous jugerez convenable.  Renvoyez-moi cette lettre. 

Date: 
Mon, 11/29/1779