Loudun 10 décembre 1772

Messieurs, 

Depuis ma dernière 18 novembre et les précédents, privé de l’honneur des vôtres, le sujet de la présente est pour vous acheminer l’incluse de M. Abraham Fontanel de Mende, actuellement résident à Montpellier.  Je n’ai point entendu parler du ballot pour Nantes.  Je souhaite que M. Chevrier ait reçu le sien.  Autrement, il pourrait bien vous avoir contremandé son mémoire. 

Si vous vous décidiez à me faire passer un petit assortiment, il est certain qu’on en trouverait le débit.  Il vient de s’établir à Tours des feuilles d’avis ou affiches et il y en aura à Poitiers en janvier prochain qui seront dirigés par un de mes amis.  Ce serait une bonne voie pour publier vos sortes. 

Si également M. Fauche veut accorder ses petites Bibles à L.5-19-0, qu’il le mande. 

Ce M. de Blois sera charmé de recevoir son petit mémoire et d’être informé s’il y a moyen de lui faire parvenir le Dictionnaire encyclopédique. 

J’ai l’honneur d’être avec une sincère estime, Messieurs, votre très humble serviteur,

Malherbe, l’aîné 

Je prie M. Fauche de dire à l’occasion à ses amis marchands épiciers que nos huiles de noix s’achètent de L.53 à L.55 le cent pesant et L.0-20-0 du cent pour la barrique, celui de lin 44 à 45 id.  Nos eaux de vie nouvelles vaudront vers L.130 à L.135 les 29 [mot illisible].  Je le prie aussi de s’informer des facultés de M. de Grussy, négociant à Vévey qui me demande quelques poinçons, huiles de noix, et un petit essai de nos fruits.  S’il est solide et qu’il mérite toute confiance, je ferai de mon mieux pour remplir ses commissions etc. 

Je soigne aussi un envoi de nos huiles à Genève.  Ils peuvent donc convenir aussi chez vous. 

M. de Zurich vient de retraiter l’arrêt d’expatriation contre mon cousin [mot illisible], ce qui met le cœur de son bonhomme de père bien en joie.  Le jeune homme est retourné à Paris.