A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 10 novembre 1778

 

                                                                                             Loudun, le 10 novembre 1778

 

Messieurs, 

 

Je vous confirme ma dernière et le courrier passé, lettre de MM. Sergent Chasseins frères d’Orléans m’annoncent vos 2 factures [mot illisible] de libri rendues à bon port pour le nom de mercerie à Orléans.  Je compte qu’elles vont m’arriver de même par premier bateau, soit à Saumur, soit à Chinon, ayant tout reçu et vérifié.  Je vous solderai ces objets-là.  MM. Revol et compagnie m’écrivent aussi par MM. Sergent Chasseins et frères que si tout a tant tardé, ce n’est que vu l’embarras où ils étaient pour faire passer les livres.  Ils ont bien eu de la peine à se frayer une route à la fin.  Ils ont réussi.  Il a fallu faire de ces envois 5 ballots pour les faire porter par des chemins de traverses sur le dos d’un homme.  Il a fallu défaire les balles.  Il y a de rembours sur ces 5 balles L.84 pour leurs déboursés, ce qui annonce que tout ce qu’il faut faire coûte cher et pour continuer, il faut de nécessité que vous partagiez un peu de ces frais-là sans quoi il n’y aurait que risques à courir et nul profit, car ces balles rendues seront vers L.130 de frais qu’il faut payer comptant.  C’est exorbitant au lieu de 5 pr. cent pesant de rabais.  Ce ne serait pas trop d’en accorder 8 à 10.  Je remarque que sur le catalogue laissé par M. Favarger il n’est porté les Helvétius qu’a L.4-7 et vous me les facturez L.5, L.0-13-0 de trop. 

 

Il a fallu défaire vos balles et remballer une autre fois.  Il conviendrait de les mettre du poids que désigneront MM. Revol pour éviter ces faux frais-là étant essentiel d’économiser.  Ces balles les ont tenus bien du temps en souffrance et occasionné bien de l’embarras actuellement qu’ils ont trouvé un moyen sûr pour les faire payer.  Elles ne souffrirent plus de retard.  Vous pouvez en toute sûreté en écrire à vos amis que nous avons un moyen sûr pour éviter l’entrée de notre ville et conséquemment la visite à notre chambre qui est très rigide . 

 

J’ai cru devoir vous communiquer ceci.  Daignez me croire bien sincèrement, Messieurs, votre tr­ès humble serviteur,

 

Malherbe, l’aîné  

Date: 
Tue, 11/10/1778
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