A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 11 mars 1777

 

                                                                                              Loudun 11 mars 1777

 

Messieurs,

 

Je reçois votre dernière du 2 courant.  Quand je me suis chargé d’articles pour votre compte, j’ai toujours entendu vendre à vos risques avec les précautions que je puis prendre pour moi.  Ainsi en m’y arrivant, c’est un risque qui vous devient personnel et non mon propre.  Je vous réitère que plusieurs de vos volumes me resteront y ayant pour plus de L.30 de brochures dans l’envoi à votre compte qui étaient passées de vogue à l’arrivée, telles que des Mémoires incomplets sur l’Inde, Bref du pape, Éloge de [mot illisible], Fogliani, de Louis [mot illisible].  Les autres sont trop chers, comme L’Histoire de l’Asie qu’il faudra donner à perte.  J’espère donc que vous voudrez bien pour trancher toute difficulté réduire vos prétentions à L.60 et vous observerez que ne pouvant découvrir Blaizot, vous me serez redevables des 40 quelques livres qu’il doit sur son billet.  Je ne sais où roule cet homme.  Je m’en enquiers à tous les colporteurs que je vois ainsi que de Planquais.  Il ne paraît plus à Limoges et Confolent, où il roulait.  M. Fauche m’a aussi remis une traite protestée sur lui et je ne puis rien en découvrir, non plus que d’un demi Bouillard.  Ces gens sans feu ni lieu courant de ville en ville sont fort suspects et je  m’en garde, étant attrapé par deux, Gille et Quesnal.  Ce Gille ne s’arrange pas et il paraît que tout son avoir est à un sien facteur qui roule et qu’il fait vendre pour lui. 

 

Mettez 60 à 80 Anecdotes de Du Barry.  Si vous pouviez avoir Le Journal de Maupeou complet en 7 ou 8 vols., une vingtaine se placerait, aussi une cinquantaine de Lyres et chansons gaillardes, des Compère Mathieu, ne passant pas L.3, L’Arretin moderne de L.0-25-0 à L.0-28-0, 2 Antiquité de la religion protestante, une cinquantaine ou soixantaine de Mémoires de Terray et les articles spécifiés dans mes dernières, 50 Christianisme dévoilé de L.0-18-0 à L.0-20-0. 

 

Votre dernière balle facturée ne fait qu’arriver à Orléans.  Je l’attends sous peu.  Le petit ballotin a été remis à M. Couret. 

 

Je vous réponds un peu pressé, ayant toujours une correspondance assez multipliée à satisfaire. 

 

M. Montessuy a bien voulu parler de moi à M. Sazory, rue au maire, et je compte y trouver les mêmes facilités que chez le premier.  Comme M. Perregaux n’inclinerait, m’avez-vous prévenu que donner son domicile, ayant besoin de quelque acceptation certaine à l’occasion, c’est un obstacle pour lier avec lui.  Au reste, je verrai, vous remerciant toujours de lui avoir parlé de moi.

 

Dans notre petite ville, on n’a pas toujours de papier à trouver à jour fixe et il faut que tel qu’on l’a il puisse être accepté par celui qui paie, sauf les comptes qu’ils passent en compte. 

 

Je vous prie de dire à M. Abraham Senn que je m’occupe de sa commission et que son expédition ne pourra se faire qu’à la fin du présent.  Je l’en préviendrai en lui donnant facture.  N’oubliez pas L’Histoire ecclésiastique, L’Essai sur le plaisir, une vingtaine d’autres sermons de Bertrand.  Voyez les imperfections demandées.  Il y a 3 à 4 [mot illisible] feuilles du premier volume des sermons de Bertrand qu’il faut remplacer [mots illisibles] maculées.  Envoyez 4 feuilles, Lettres 4 du premier volume.  Il y a un Durand incomplet.  Je réviserais le tout quand j’en aurai le loisir et vous remettrai note de ce qui manquera encore. 

 

J’ai l’honneur d’être avec sincérité, Messieurs, votre très humble serviteur,

 

Malherbe, l’aîné  

 

M. Fauche est-il absent ou malade?  Je suis surpris de son silence.  Il me doit des imperfections à 50 Cabinet d’amour et je ne puis en placer aucun, ce qui devient un fonds inutile. 

 

Vous m’avez annoncé Le Monialisme.  Qu’est-ce? 

Date: 
Tue, 03/11/1777