A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 18 février 1774

                                                                                              Loudun, le 18 février 1774

Messieurs,

Je reçois votre lettre du 6 courant.  M. Malassis a effectivement refusé de se charger de vos livres et n’a pas payé deux mandats sur lui pour mes frais, ce qui est très désagréable, n’ayant agi dans cette affaire que pour vous obliger.  Mes derniers mandats n’étant pas payés, l’un de L.109, l’autre de L.73, L.182 ensemble que vous me devez.  Il a fallu faire emballer à neuf ces 2 ballots avant de les charger pour Nantes, ce qui a occasionné encore des frais.  Il passe à votre débit cet objet dont voici un an que je suis en avance avec un an de terme que vous donnez sur vos envois.  Ce sera de 2 ans dont je vous l’aurai rempli à l’avance, ce qui devrait vous engager, n’ayant jusqu’ici rien exigé de mes peines à votre sujet que l’envoi de votre journal à me faire quelque réduction sur les L.233, montant de votre facture des sermons.  Du moins comme je vous le marquais par ma dernière, me bonifier la moitié de l’impôt, c’est-à-dire que je vous compterais de L.200 pour cet objet.  Vu les frais que ces 2 ballots ont fait à grande peine, en pourrais-je retirer le capital?  Si mon invitation d’expédier par Orléans eut été suivie et recommandée à M. Charles à Lyon, il y aurait eu L.30 à L.40 de moins. 

Mon ami M. Pisseau d’Orléans s’en est retenu avec M. Couret de Villeneuve du sieur Blaizot.  Il n’en est connu que pour avoir acheté à diverses fois quelques articles qu’il a toujours bien payés.  C’est ce que l’on me répond.  Ainsi je présume qu’ayant modéré son mémoire aux articles que je vous ai notés dans ma dernière que vous pouvez lui faire ce premier envoi.  Vous l’adresserez chez M. Pisseau à Orléans.  Il est venu me demander si vous m’aviez répondu.  Je lui ai dit que oui et que vous pourriez faire son affaire.  Il m’a retenu quelques Questions sur l’encyclopédie, Voyage de Bougainville du ballot qui est à Nantes.  J’écris à MM. Struichmann et Minier de me renvoyer ces articles à Saumur. 

La première fois que j’y irai, je ferai voir votre note à M. Degouz et s’il veut s’en accommoder, j’en traiterai avec lui toutefois qu’on n’en aura pas dispersé à Nantes.  Je viens d’envoyer aussi votre note à M. Lair à Blois.  Je voudrais tâcher de voir L.0-30-0 du volume de L’Histoire de France.  C’est cependant cher vu le prix élevé des reliures en province, L.0-18-0 à L.0-20-0 du volume, ce qui rend le volume à L.0-50-0, et on aurait, je crois, actu de L.0-50-0 à L.0-55-0, l’édition de Paris toujours préférée.  J’ai vu il y a quelques jours une petite brochure en 3 parties, Lettres de Mme de Pompadour qu’on vend très cher.  Si vous en faisiez une édition, je présume qu’elle serait d’un bon débit. 

Je recommanderai vos ouvrages à l’occasion et ferai part de votre nouveau plan qui sûrement facilitera beaucoup l’écoulement de [mots illisibles]…ne s’engage à prendre à Lyon vos envois.  S’il vous reste quelques Bibles in-folio [mot illisible]-les-moi.  Si ce ballot est trop petit, insérez-y un ou 2 exemplaires de vos meilleures nouveautés et faites-moi adresser promptement le tout.  N’oubliez pas d’insérer dans ce ballot vos catalogues.  Je les ferais exécuter.  Je vous prie de faire suivre l’incluse à Vévey.  Je sollicite le remboursement d’un billet de L.600 du sieur de Gressy qu’il ne s’empresse pas à remplir.  Si vous aviez une édition des psaumes avec les 54 cantiques, gros caractère comme celle chez Imhoff à Bâle, elle se débiterait bien, n’étant pas chère.  J’en prendrais d’abord 200 exemplaires.   

J’ai l’honneur d’être avec considération, Messieurs, votre très humble serviteur,

Malherbe, l’aîné 

Date: 
Fri, 02/18/1774