A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 18 février 1777

 

                                                                                              Loudun, le 18 février 1777

 

Messieurs,

 

Après les détails que vous communiquait ma lettre 21 décembre et les intérêts que je vous observais que vous faisiez dans la faillite de Noël Gille de Montargis pour 30 quelques volumes vendus à [mot illisible] et Description des arts à « un nommé » Quesnel qui vaut autant que Failles, je devais croire que vous admettiez enfin nos comptes balancés par mes remises dernières, ensemble L.1494-6-0.  Je ne puis faire autrement sans être lésé.  Je me suis chargé de nombre de volumes qui me resteront sûrement après les échéances où il faudra vous payer, ce qui ne peut que me gêner.  Nombre d’articles sont ingrats vu leur cherté, tels que L’Histoire de l’Asie, etc. que j’offre à perte, vos Thérèse, 8° qui ne devraient être que de L.3.  Enfin, j’ai sous les yeux votre lettre par laquelle vous avez adhéré à réduire La Contagion sacrée, Cruauté religieuse, fixe de [mot illisible] Parnasse libre etc.  Si vous aviez occasion de mieux placer ces livres-là, je puis vous les offrir pour en disposer à d’autres, les ayant en grande partie.  D’après toutes les considérations, vous voudrez bien sans difficultés adhérer à ce qui est juste.  Autrement, je ne pourrais une dispense de retirer de notre compte les articles de vente au vôtre au sieur Gille et à Quesnal.  Quant à vos avances, toutes les maisons qui tiennent des typographies donnent des termes même plus longs que les vôtres, puisque journellement libraires.  Quand je veux tâcher de régler avec eux pour les termes au 6 mois de l’an, ils répliquent qu’ils trouvent à l’étranger des 15 [mot illisible] 18 mois et 2 ans.  C’est donc une loi dans ce commerce de donner de longs termes.  Sans doute que les profits des typographies sont en conséquence.  On ne courrait pas tant de risques si on les donnait moindres vu que dans l’espace d’un an à deux ans une maison crue bonne peut se défaire. 

 

J’ai bien voulu faire de mon mieux pour vous obliger en me chargeant de vos articles en nombre, tels que Requête de Linguet, Jezennemours et du reste de vos brochures à votre compte dont nombre ne sont plus de débit.  Il ne faut pas, voulant me prêter à ce qui vous arrange, que je perde du mien.  Le détail de votre libraire donne assez d’embarras et de travail perdant avec Gille et Quesnal comme il faut s’y attendre.  Les objets qui vous regardent, cela détruit bien le profit, sans compter ce que j’y ai livré à mon propre compte.  La balle où sont Jezennemours etc. n’est arrivée à Chinon que de cette semaine.  Je l’attends demain ou jeudi.  L’autre, dernière facturée, n’est pas encore à Orléans.  Elle est cependant expédiée de Dijon.  D’accord pour le règlement de notre ancien compte. 

 

Je recevrais le plus tôt que faire se pourra, si vous voulez bien: 

26 pour 25  Pucelle in-24

26 pour 25  Le Thévenon

10    Lucina

Bibliographie instructive 

26 pour 25 Essai sur le plaisir

26 pour 25 Histoire ecclésiastique de Mosheim

52 pour 50 Anecdotes de Du Barry

10 Mémoires sur la mouture des grains

52 pour 50 Mémoires de Terray

10 à 12 Dom Quichotte femelle

10 Éléments de Millot, 8° 

 

Vous ajouterez les articles demandés par mes dernières et les imperfections notées.

 

Le 26e exemplaire ne se refuse jamais.  On l’a en change comme d’éditions propres.  Je trouverai, j’espère, à Paris la maison solide que je cherche.  En attendant mieux, j’ai quelques liaisons avec M. Vallienne et M. D. Montessuy recevra les fonds de mes billets à son domicile et les payera.  Il m’a seulement prévenu que ne voulant plus travailler en banque que je n’en fisse plus payables chez lui. 

 

J’ai l’honneur d’être bien sincèrement, Messieurs, votre très humble serviteur,

 

Malherbe, l’aîné 

 

Je viens de recevoir lettre de M. A. Senn.  Je vais faire de mon mieux pour l’exécution des peaux qu’il me commet.  Je lui avais demandé l’acquit à caution des premiers [mot illisible] de charge.  Il ne me le remet pas.  Il va m’être demandé.  Si je ne le représente pas, il y a une amande et on procédera.  Prévenez-le, je vous prie, qu’il me le faut.  

Date: 
Tue, 02/18/1777