A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 18 mars 1774

 

                                                                                              Loudun 18 mars 1774

 

Messieurs, 

 

Je suis honoré de votre dernière lettre 1 courant.  MM. Struiclhmann, à qui j’avais demandé quelques articles du ballot expédié à Nantes m’ont prévenu que le sieur Malassis s’était enfin décidé à prendre vos livres.  C’est avantageux pour lui de ne payer aucun frais.  Ces messieurs me disent aussi de m’entendre avec vous du montant de mes déboursés.  Il m’aurait fait plaisir que cette avance me fût rentrée, car je ne comptais vous payer votre envoi qui a aussi fait tant de frais qu’au terme de l’an.  Je ne veux pas pourtant vous chicaner comme M. Malassis.  Vous me vaudrez peut-être ces différences pour quelques autres affaires plus lucratives pour vous et pour moi. 

 

Mes déboursés pour vous jusqu’à ce jour se montent à L.94-12-0. 

Ceux aux 2 ballots envoyés à Nantes…………………L.182______

                                                                                     L.276-12-0.

 

Votre envoi suivant vos factures monte à …….233.

Vous payant comptant et même d’avance, car

j’avais payé pour vous avant d’avoir reçu.

Il me semble juste que vous me bonifiez pour

l’an de terme dont je ne profite pas 6 pr. %, …...14.}        -  219______

                                                                      

                                                                                reste L.57-12-0

dont vous m’êtes redevables.  Si vous m’envoyez quelques Bibles in-folio, je les recevrai—une belle édition de psaumes avec les 54 cantiques, gros caractères, comme l’édition d’Imhoff de Bâle se débiterait bien, pouvant la passer de L.0-18-0 à L.0-20-0 le volume. 

 

Si vos nouveaux plans et arrangements sont solides, et sans risques, je suis bien sûr que vous vous dédommagerez des quelques parts de confiscation et ce que vous avez éprouvé.  Si vous m’envoyez 3 à 5 exemplaires seulement de vos meilleures nouveautés, j’en placerai sûrement soit aux particuliers soit aux marchands colporteurs à qui je ne fournirais qu’au comptant quand je ne les connaîtrais pas et tous les six mois je pourrais compter du prix de mes ventes soit en vous remettant sur Paris, soit à Paris même chez vos banquiers.  Pour cet effet, et ce doit vous être égal, fallait-il payer le brochage.  Il faudrait envoyer vos livres brochés et battus.  Dans cette ville il n’y a aucun ouvrier qui broche.  Il faut envoyer à Saumur ou Poitiers et il en coûte des ports et rapports qui augmentent la marchandise et on prend L.0-4-0 à L.0-5-0 par volume.  Aujourd’hui même les colporteurs préfèrent acheter broché que relié.  L’acquéreur peut relier quand il lui plaît et à sa fantaisie.  

 

Vous pourriez mettre nombre des Lauriers ecclésiastiques, de La Révocation de l’édit de Nantes, de L’Esprit de l’Encyclopédie, des Questions sur l’Encyclopédie, des Lettres philosophiques de Voltaire, de L’Établissement des Européens aux Indes—[mots illisibles] vendre trois mauvais livres très chers:  Mémoires de Pompadour, Dieu et les hommes et L’Arretin, L.6 le volume broché jusqu’à L.7 et L.8 même. 

 

Votre édition des Arts et métiers plus connue se répandra sans doute davantage. 

 

Londres, quelques Histoire de France se placeraient bien, les prix permettant de les accorder plus bas que les éditions françaises.  Je n’ai d’affaires à Vévey qu’en solde de compte à arracher de M. de Grussy pour n’y plus retourner.  J’en ai chargé M. Louis Ausset qui veut bien le solliciter à se délibérer.  Il me renvoie à la rentrée d’une mauvaise créance qu’il a [à ?] Vendôme qui ne sera pas du comptant. 

 

Je ne néglige aucune occasion de celles qui se présentent pour recommander votre établissement.  Je donnais [mots illisibles] un de vos catalogues manuscrit à un colporteur de St-Maixent nommé Planquais.  Jusqu’à L.500 à L.600 vous pourriez lui envoyer à la fois. 

 

Je vous adresse la présente pour Pontarlier suivant votre indication.  Seul, et ayant une correspondance assez étendue à entretenir, daignez souvent excuser la date. 

 

Je suis avec la plus sincère considération, Messieurs, votre humble serviteur, 

 

Malherbe, l’aîné

 

Remettez-moi catalogues imprimés si vous en avez dans votre prochain envoi. 

Date: 
Mon, 04/18/1774