A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 19 février 1785

 

                                                                                              Loudun, le 19 février 1785

 

Messieurs,

 

Votre lettre 23 janvier m’est rendue.  Je m’occupe essentiellement à pouvoir vous remplir et l’effet et du Sieur Caboche et mes promesses mais les difficultés que j’éprouve dans mes rentrées arrêtent et suspendent les effets de ma bonne volonté pour tâcher de vous en donner les preuves les plus prochaines.  Me voyant encore contrarié pour faire accélérer le placement de quelques objets que j’ai à Nantes par l’obligation où se trouve l’ami qui les ai de rester à Rennes depuis le 9 décembre et encore me marque-t-il y être pour certain temps, je me décide à faire ce voyage lundi prochain.  Je mettrai tout en usage pour placer ces articles à [mot illisible], les mettre à une autre consigne.  Je tâcherai aussi de ravoir ceux qui me restent.  Voilà tantôt un an sous les scelles chez feu M. de Beauné et enfin à pouvoir colloquer quelques articles de librairie pour vous faire une expédition de L.600 à L.700 en café.  Ce voyage me tiendra peut-être 3 semaines absent, enfin le moins que je pourrai, étant bien nécessaire ici seul à mes affaires et venant quelques mémoires à remplir [mots illisibles]. 

 

Cette tournée faite et recevant à bien ce qui me vient par Nice et d’Avignon et Bruxelles.  J’aurai 6 à 7 mille livres de nouveaux articles à placer.  Je voudrais faire une tournée en Poitou, Saintonge, La Rochelle, Rochefort pour en colloquer.  J’en parlerai même à Nantes.  Il est bien malheureux que je ne puisse me faire le moindre aide dans mes affaires de mes domaines vendus : une trentaine de mille livres me viendrait avec quelques tempéraments que j’en mise 15 à 18 à payer comptant.  J’aurai du délai du reste et je me reverrai en aisance et avec quelques superflus qui me manquent absolument.  Enfin mon existence de peu de maintien de mes affaires, mes soins sont uniquement employés à y veiller.  Je puis après tâcher à négocier quelques pièces drap bleu, de vin qui en 5 quarts coûteront L.11 [mots illisibles].  Réussissant je vous en destinerai.  Si prunelles en soies noires qui se font à Annecy convenaient chez vous, je tâcherais d’en traiter.  Il y en a de [mots illisibles].  Je ne puis opérer ces négociations d’une semaine à l’autre.  Il faut quelque temps pour négocier, s’arranger encore.  Puis-je être éconduit.  Cependant j’ai lieu d’espérer de réussir cette belle saison prochaine me procurant quelques [mot illisible], je pourrai vous passer quelques billets de ceux qui me commettront les petits formats in-18, vraie édition de [mot illisible] pourraient me devenir aisé à traiter par quelques chances et s’ils avaient cours chez vous en cette édition originale, je pourrais en avoir [mots illisibles] une caisse de L.700 à L.800 qui reviendraient tous brochés à L.0-40-0 le volume et ceux avec figures, comme Contes de Marmontel et Gessner etc. à L.3 le volume.  Ceux d’édition ordinaire ne passeraient pas brochés L.0-18-0. 

 

Je ne serai jamais réfractaire sans m’adhérer à frais, ­à donner toutes sûretés dépendantes de moi qui soient appuyées sur mes domaines. 

 

Je serai à Nantes chez M. Boissin au Prince Robert au port Maillard. 

 

Je reste bien sincèrement, Messieurs, votre très humble serviteur,

Malherbe, l’aîné 

 

J’aurai encore à disposer Du Théisme, ouvrage neuf, 2 volumes, in-12.

Des [mots illisibles]. 

Date: 
Sat, 02/19/1785
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