Loudun 19 mai 1773 

Messieurs, 

Je me réfère à mes dernières, principalement à celle 5 courant, toujours sans réponse de M. Malassis.  Il faut croire qu’il souffrira le procès que vous comptez lui intenter pour l’acceptation de votre envoi.  Il sera bien que vous vous mettiez en règle avec lui plus tôt que plus tard, étant très disgracieux pour moi d’avoir déboursé L.166-4-0 pour la voiture, et en vue de vous obliger, et que j’en reste ainsi en souffrance.  Si le sieur Malassis vous a répondu directement, vous savez plus pertinemment ce qu’il pense.  Je souhaite que vous puissiez vous régler à l’amiable.  Je suis toujours sans nouvelles du ballot qui a passé la frontière.  Je ne comprends pas quel est le motif de ce retard.  Depuis le temps que vous m’en avez annoncé l’expédition, il devrait être chez moi.  Je récris encore ce jour à votre commissionnaire, Louis Royer, à Chalon-sur-Saone, et lui demande la raison qui l’arrête de suivre l’expédition de vos ballots.  Je vous engage fort à mettre ordre à ces longueurs.  Si vous n’y remédiez pas, vos correspondants ne cesseront de vous porter des plaintes, car il est très malgracieux de ne pas recevoir au temps qu’on s’y attend ces envois commis, ce qui fait perdre souvent la vente.  M. Desbordes de La Rochelle à qui vous avez fait envoi du 27 février m’écrit 11 courant : « Le croiriez-vous ?  Messieurs de la Société typographique m’ont expédié 4 ballots du 27 février. »  Je n’en ai encore aucune nouvelle.  Je leur en témoigne mon inquiétude et en demande à leur commissionnaire de Chalon la raison.  

J’ai l’honneur d’être avec la plus sincère considération et une parfaite estime, Messieurs, votre très humble serviteur,

Malherbe, l’aîné 

M. Lair continue à être inquiet comme moi de ne pas entendre parler de ce que vous lui avez expédié.  Il vous demande pour un ami La Bibliothèque choisie de médecine par M. Planque, médecin de Tournay, 31 vols. in-12 continuée par M… et y joindre les volumes de cette continuation.