A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 1er août 1781

 

 

Extrait de ma lettre du 3 mars à MM. de la Société typographique de Neuchâtel.  D’après ce tableau, vous verrez que je ne puis réaliser beaucoup de comptes qu’avec le temps et des soins bien assidus et par voyages nécessaires.  Tout bien combiné avec mes amis de Saumur et celui d’ici, je vous demande un an de répit pour rassembler ce que je pourrai et vous payer au total trois ans après la première révolue par 1/3 chaque an et pour vous prouver que je tends à rendre mes propositions les moins dures possibles, je vous ferai bon pendant ces 3 ans de 3 pr. cent pesant par an sur les capitaux que je devrai.  C’est à peu près la revenue quitte que peuvent produire en ce temps de guerre nos domaines vu le bas prix de la denrée bled et vin etc. 

 

Loudun, 1er août 1781

Messieurs,

 

Je ne pensais pas tomber en contradiction à vos yeux comme ne me l’indique que trop votre lettre 22 juillet.  De l’effet de mes promesses, à leur proposition, je vous promets ci-dessus l’extrait de ma lettre 3 mars qui vous les portait que vous avez eu la bonté d’accepter par votre précédente et je ne crois pas m’en être écarté en vous passant.  Le 14 juillet mes nouveaux engagements comme je l’ai fait à ceux qui l’ont exigé, d’autres veulent bien attendre mes remises aux époques fixées.  Vous me reprochez de prendre un an plus que je ne demandais mais l’extrait de ma dite lettre ci-dessus exposait clairement ma proposition de payer après un an de répit, en 3 ans [mot illisible] 1/3, et de vous bonifier à chaque terme 3 pr. cent pesant.  Je n’ai donc pas cru agir en vous passant mes nouveaux billets autrement que je m’étais expliqué, ni contre mes premières assurances de remplir strictement les engagements que je prends.  Je voudrais certainement pouvoir faire mieux.  Je m’acquitterais de suite.  Je vous l’ai avancé.  Je mettrai tout en œuvre pour y réussir, mais le peu d’espoir de me voir rentrer avant la paix, ce que j’ai à l’Amérique vers 4 mille livres et 12 mille livres à Cadiz et de trouver à vendre quelques domaines.  Leur prix me ferait craindre, abrégeant le terme de 4 ans, de me trouver encore en gêne pour vous payer.  Je ne me vois donc point pouvoir de m’en écarter ou de l’abréger qu’après certitude de ces 2 rentrées.  Je sais bien que le taux de l’intérêt est ici comme chez vous de 4, 5 à 6 pr. cent pesant l’an.  Quelques amis m’ont fait faveur de l’intérêt en laissant à ma liberté de leur en faire bon si je vois mes facultés le permettre à la suite et à l’expiration des termes convenus.  Ne voulant profiter de rien au détriment de mes amis, j’ai offert 3%.  On les a acceptés.  Vous exigez cinq et que je règle avec vous en 3 ans.  Je ne puis le faire qu’à crainte d’embarras nouveau et franc d’intérêt la première année.  Puisque vous l’exigez absolument, je vous ajoute à mes effets le retard à raison de 5 pr. cent pesant.  Je ne crois pas vous en devoir pour les derniers objets reçus il y a peu [mot illisible] à L.490 ayant comme à l’ordinaire de 12 à 15 mois pour vous payer.  Je commence donc à vous remettre mon billet du montant de ces envois du 14 juillet à 15 mois en compte pour………………………………………………….…L.490.  J’aurai besoin de la suite des Arts, deLettre de la géographie de Büching pour 6 exemplaires et peut-être des tomes 1 à 18 de l’Encyclopédie, 4°, n’étant pas trop sûr que celui qui m’avait commis ces tomes 18 à 36 les prenne, voulant avoir effets [mot illisible] pour paiement, vous demandant, réglés, ces suites, je tâcherai de vous les payer en effets que je recevrai pour ne point davantage étendre votre confiance [mot illisible] moi qu’autant que votre bonne volonté me le témoignera et croire pouvoir y adhérer sans troubles pour votre tranquillité.  S’il en existait à ce moment pour l’arrangement que nous consommons ici ensemble, je vous l’ai déjà dit, je suis prêt de vous remettre tout ce que je tiens de vous, ayant tous les derniers envois pour L.490, les 2/3 de votre partie de livres galants et philosophiques et nombre d’autres de vos anciens envois payés.  Si je ne trouve à envoyer la partie de livres galants que 2, 4 à 6 exemplaires à la fois et par rares occasions, il pourra bien m’en rester encore en 4 ans.  Enfin me restant je ferai de mon mieux puisque je les ai accepté de les débiter peu à peu.  Leur vogue n’est plus la même. 

 

Le capital où de ces 2 parties en mon billet échu et celui à échoir en décembre est de L.2918 :  le [mot illisible] L.3972-13-0 : le 5 pr. cent pesant chaque an

La première   L.48-12-0

La seconde    L.97-4-0      }  L.292-12-0

La troisième   L.145-16-0                             

                       L.3209-12-0 en total.  Je vous les remets en [mot illisible]. 

 

3. promesses ci-jointes à votre ordre :

L.1069-17-0 au 12/22 juillet 1783.

L.1069-17-0 au 12/22 juillet 1784.

L.1069-17-0au 12/22 juillet 1785.

L.3209-11-0 dont il vous plaît à m’accuser bonne réception.  Vous observerez qu’il y a encore vers [mot illisible] à courir pour l’échéance de l’effet 1600, ce qui ne fait plus que 6 mois sans intérêt au lieu de l’an sur cette somme de 1600.  M. Supervielle a enfin écrit de me remettre vos effets saisis en par moi passant les frais faits qui me consomment L.70 à L.72 en pure perte que je n’ai absolument pu éviter tant ce monsieur se montrait intraitable.  Sur toute voie amiable proposée on m’a donc donné une décharge de tout.  C’est une perte et bien du désagrément. 

 

Je bornerai ici ma lettre peut-être déjà trop longue et je pense que voulant revoir ma lettre 3 mars qui est la circulaire adressée à tous, que vous y verrez que je ne me suis point écarté de mes offres ni manqué aux conditions dont votre précédente me porte votre agrément et que je vais me trouver en règle avec vous.  La vérité que je voulais vous faire connaître m’a engagé à quelques longs détails.  Je suis mortifié de vous avoir fatigués et de manquer du talent d’être plus concis.  Seul je ne puis employer d’autre écriture que la mienne, que la [mot illisible] peut rendre souvent difficile. 

 

Je n’abuserai pas de votre faveur, pouvant retirer mes effets plus tôt que leur échéance en espèces ou autres que je recevrai de vos marchandises ou de mes débiteurs.  Je vous prouverai la vérité de mes sentiments, les effets de ma bonne volonté et reconnaissance et que toujours je serai désireux de vous convaincre que sincèrement je suis, Messieurs, votre très humble serviteur,

 

Malherbe l’aîné 

 

Date: 
Wed, 08/01/1781
Intermediaries: