A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 1er décembre 1775

 

                                                                                              Loudun le 1er décembre 1775

 

Messieurs,

 

Je me réfère à ma lettre du 4 novembre.  Depuis, j’ai reçu celle que vous m’avez écrite le 9, me portant une petite facture de quelques articles montant à L.70-18-0.  J’espère que vous aurez pris toutes les précautions pour que tout me soit rendu à bien. 

 

Je n’ai nul avis encore du départ de Besançon.  Ces retards mettent en défaut.  Je serais bien charmé que vous puissiez y [mot illisible] car ceux à qui j’ai promis divers de vos articles s’impatientent et se pourvoiront ailleurs, ce qui nuit beaucoup au débit.  J’apprends avec peine que le ballot n°98 que vous deviez me rendre à Lyon, entré, est tombé ès mains de gens qui auront peine à le rendre, ce qui me mettra au dépourvu des articles demandés et promis.  Il faudra dorénavant ne rien offrir que je ne l’aie, arrivé, ce retard faisant le plus grand tort.  Annoncer ce qui est attendu est peine inutile si des obstacles empêchent l’acheminement.  Pour obvier à bien des frais de voiture, il faudrait faire suivre les balles accompagnées d’un certificat de visite à Lyon, à Rouanne à M. Faure.  Cet ami les expédierait par bateau avec le certificat à Orléans à M. Pisseau et ceci serait bien moins coûteux.  Recommandez-lui à MM. Schodelles ou a tous autres. 

 

Je souhaite bien pour vos intérêts que le ballot arrêté ne soit pas perdu.  J’ai encore écrit à M. Lair il y a peu pour qu’il termine de L’Encyclopédie.  Les [mots illisibles] sont assez demandés, ce qui doit lui faire avoir toute réussite pour la vente qu’il négocie. 

 

Je serais bien aise de recevoir le plus tôt possible les Dorat demandés et autres articles.  On me fait offrir L’Encyclopédie d’Yverdon à L.9 le volume.  Entrée en France à ce prix, on pourrait en placer.  Si vous avez quelques bonnes nouveautés, mettez-en quelques exemplaires et 6 des psaumes de [mot illisible]—si vous les avez. 

 

Nous espérons sous le gouvernement actuel bien des [mot illsible].  Jusqu’ici, il n’a émané du trône que des arrêts favorables.  On en annonce de prochains encore plus avantageux et qu’il y aura un édit en faveur des protestants pour reconnaître leurs mariages valides et les autoriser à y célébrer devant le siège.  Ce serait une faveur bien grande.  Mon frère vient de fournir une preuve combien il faut de soins, de peines, et d’embarras et de [mot illisible] pour parvenir à se mettre en règle. 

 

Pressé je finis et suis sincèrement et avec estime, Messieurs, votre très humble serviteur,

 

Malherbe l’aîné

 

Si vous avez bonne édition de psaumes avec 54 cantiques à 2 colonnes et à une colonne, je prendrais 100 de chaque s’ils sont à bon compte et édition correcte sur bon papier. 

Date: 
Fri, 12/01/1775