A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 22 juillet 1772

 

                                                                                              Loudun le 22 juillet 1772

 

Messieurs,

 

Quoique j’ai différé depuis [mot illisible] que m’est parvenue votre missive du 21 à y répondre, je n’ai point perdu de vue vos commissions.  Je souhaite que mes soins puissent répondre à vos désirs, et que mes recommandations contribuent à étendre le débouché de vos éditions.  Si l’introduction est facile, je ne vois plus d’inconvénient à ce que vous traitiez de bonnes affaires dans nos provinces.  Vous avez dû recevoir un petit effet de mes soins, M. Chevrier, que je saluais ces jours derniers à Poitiers, m’ayant dit qu’il venait de vous écrire et de vous commettre un mémoire.  Il me fit même part d’une de vos lettres.  Il paraît qu’il a bonne envie de se lier d’affaires avec vous, ainsi s’il n’y a pas d’inconvénient pour l’expédition de ce qu’il vous demandera, vous aurez là un bon correspondant.  Il me pria de ne point publier votre circulaire à d’autres que lui dans sa ville.  J’y ai consenti.  Cependant M. Brault imprimeur et libraire qui m’a tiré les exemplaires de votre missive et des deux avis m’a dit aussi qu’il vous écrivait.  Vous pouvez aussi lier avec lui.  J’ai déboursé L.18 pour l’impression de ces 3 pièces.  Je ne les ai reçues de la semaine dernière.  Je vais donc les distribuer dans nos villes voisines.  J’en ai déjà adressé une à Tours à M. Billault, une à Niort à M. Eliés, deux à La Rochelle à M. Pavie jeune, et à M. Chaboiceau grande maison.  De celles que vous m’avez changées deux ont été remises à Bordeaux à deux bonnes maisons.  Je vais continuer.  J’ai fait inscrire à Tours, Orléans, La Rochelle et Nantes l’avis de votre journal.  S’il vient quelques souscriptions, je vous en remettrai note.  Je vais adresser de vos circulaires à Nantes et Angers et à Orléans.  Vous avez note de mes déboursés tant pour copies, manuscrits et imprimés de votre catalogue que ports de lettres montant à L.28-4-0, ce qui se trouvera à l’occasion. 

 

Le grand point pour répandre vos ouvrages en France est d’éblouir la vigilance des bureaux qui surveillent à ce qui passe aux frontières.  Si par le moyen d’acquit à caution vos amis peuvent recevoir en sûreté, il sera, je pense, facile d’en faire usage. 

 

Je n’ai encore reçu aucun volume de votre journal.  Vous aurez sans doute oublié de m’en destiner un.  Je le recevrai cependant avec plaisir. 

 

Je vous continuerai volontiers mes attentions pour tout ce qui aura trait à vos affaires. 

 

J’ai l’honneur d’être avec un véritable attachement, Messieurs, votre très humble serviteur,

 

Malherbe, l’aîné

 

S’il y avait moyen sûr de me faire passer les 25 exemplaires de votre nouvelle édition de la Bible in folio, je les accepterais volontiers. 

 

1772 ~ Note de mes débours ~ 

avril 22 : pour port de lettres et copie de leur catalogue

               fait faire à Nantes…………………………….…L.3

mai 31 : port d’un paquet par la poste…………………….L.5-3-0

juin 24 : pour port de lettres de Poitiers, port du paquet

              des imprimés de Poitiers ici et L.18 payés à

              M. Brault pour impression ensemble…………….L.20-1-0__

                                                                                           L. 28-4-0. 

Date: 
Wed, 07/22/1772