Loudun, le 24 février 1778

Messieurs,

Ma lettre 17 du courant vous portait remise en mon billet de la balle libri reçue de vous.  Je vous y annonçais que les fonds de mon billet 700 étaient bien chez M. Barré, qu’il m’en avait accusé réception en me disant qu’il n’avait pas été présenté, sur quoi je lui répondis de voir si ce retard ne serait pas occasionné vu son changement de domicile.  Il me répondit qu’il payait tous les jours billets indiqués reçus de Basses, où il demeurait d’abord, et qu’on renvoyait à son domicile actuel rue Comtesse d’Artois.  Il est donc étonnant que cela n’ait pas été fait pour mon billet 700.  Enfin, je ne puis qu’y faire et il n’y a nullement de ma faute.  J’écris ce jour à M. Battilliot, l’aîné que vous m’indiquez être à Nantes de mon billet de le faire supporter à M. Barré, rue Comtesse d’Artois et qu’il sera payé à présentation.  Si les frais sont à la charge de M. Barré que M. Battilliot les exige, mais je ne puis les supporter, ayant fait ma provision exactement.  Il vous reste deux de mes billets chez le sieur Barré au même domicile, rue de Bussy.  Daignez les changer en mettant son adresse rue Comtesse d’Artois pour éviter pareille aventure de retour. 

Il faut laisser de côté l’expédition des livres libres jusqu’à voir comment tout se décidera dans les affaires de librairie.  Jusqu’ici les nouveaux arrêts ne sont pas suivis—ni les nouvelles chambres syndicales installées encore. 

Vous m’avez annoncé L’Histoire de l’Amérique de Robertson.  Mettez-en quelques exemplaires à première occasion d’expédition et de L’Essai sur le plaisir de M. Bertrand, son Thévenon, La Morale évangélique, Sermons pour les fêtes etc. 

J’attendrai les défets qui me sont nécessaires pour faire passer plusieurs volumes. 

Pressé ce courrier, je fini en vous assurant que mon exactitude sera toujours régulière. 

Je vous ai annoncé que je voyais 3 de vos Encyclopédies placées.  

J’ai l’honneur d’être avec estime, Messieurs, votre très humble serviteur,

Malherbe, l’aîné