A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 29 octobre 1782

 

Loudun, le 29 octobre 1782

 

Messieurs,

 

Ma lettre 30 août est sans réponse.  Je vous la confirme.  Je n’ai pas vu encore le libraire de Madrid qui doit me voir à son retour chez lui, revenant de Paris [mot illisible] environs où il doit être.  Il ne doit pas tarder. 

 

L’objet de la présente est pour vous avouer un oubli total fait d’un de mes billets en votre faveur de L.490 14 juillet 1781 à 14 mois qui s’est trouvé tomber le 24 courant.  J’avais bien noté les 3 fournis de L.1069-17-0 sur mon carnet, o­ù Bordereau d’échéance, celui-ci L.490 ayant été [mot illisible] d’y être employé et noté quand on vient me prévenir avoir ce billet.  Je soutins ne m’en pas connaître à cette époque ni de cette somme aucun.  On me l’exhiba et je ne pus plus en douter.  Je revoyais mon état déchéances en le parcourant attentivement.  Je n’y trouvais point ce billet [mot illisible], en sorte que nullement préparé à son paiement je n’ai pu y satisfaire sur le champ d’autant que je venais de rembourser une traite [mot illisible] du Port Louis près Lorient, revenue protestée à moi.  Je recourus à la présentation de mon billet à mon copie de lettres et je reconnus là ma faute, y voyant que je n’avais retiré en note que les 3 billets qui suivront de L.1069-13-0 et point du tout celui-ci de L.490 que je trouvai bien mentionné dans cette lettre 13/14 juillet 1781.  Cet oubli m’a fait beaucoup de peine pour y parer le plus promptement possible—de mon mieux à ce moment.  Je vois disposer en votre faveur de la traite incluse que je me trouve à placer du 12 courant à mon ordre.  Le prochain paiement des rois sur M. Jacques Riégler et compagnie à Lyon de L.640.  Daignez y prendre le remploi des L.490 et le reste sera à valoir de la petite dernière facture eue 18. 

 

M. Fauche fils qui est resté avec moi 15 jours en août m’a fait le plaisir de quitter pour moi sa route de 4 lieues pour aller à Gignac près Montpellier.  Il y a vu mon débiteur Avellan dont je n’avais eu nul signe de vie depuis juin 1779—qu’il m’a attrapé 12200.  M. Fauche a obtenu de lui des promesses de s’arranger prochainement à ne me rien faire perdre et Avellan m’a écrit enfin que c’était son intention.  Puisse-t-elle être servie d’effets propices.  Il paraît que M. Fauche les a trouvés assez bien disposés à prendre des arrangements et il ne doutait pas que ce fût leur intention à lui, Avellan, et à son épouse.  J’ai répondu à cette lettre le plus honnêtement possible s’étant plaint à M. Fauche que son silence avait été causé par mes reproches trop vifs mais 12200 ôtés comme il me les a envahies méritaient bien de s’en plaindre amèrement.  J’ai pour soutien à Avellan l’accepteur de ses traites [mots illisibles].  Il n’était pas à Gignac m’a marqué [mots illisibles], mais à la campagne il avait su seulement que le père de [mot illisible] venait de gagner un procès considérable qui lui ferait rentrer des fonds conséquents.  Cela relève un peu mes espérances.  Si je puis quitter je ferai le voyage.  Ils ont encore un an de sauf conduit pendant lequel je tâcherai de prendre ce que l’on voudra me donner et sûretés du reste s’il y a moyen.  J’ai toujours 12 à 13 mille livres à Cadiz, 6 à 8 à l’Amérique et tout mon bien fonds existe.  Attendant constamment une offre acceptable pour en vendre pour une vingtaine de mille livres, un objet de 12 à 14 m’est demandé et j’attends de voir l’offre qu’on y fera pour l’accepter si elle n’est pas trop onéreuse.  Je languis bien après jouissance de l’aisance que cette négociation effectuée me donnerait.  Tout mon temps et mon travail sont voués à rendre prochaine cette réussite jusque-là je borne mes affaires tant que possible.  Il m’est dû encore 5 à 6 mille livres par libraires qui attendent le débit pour payer.  Il est lent à présent. 

 

Je suis toujours en sincérité, Messieurs, votre très humble serviteur,

 

Malherbe l’aîné

 

Nos belles prunes Ste. Catherine L.55 à L.66 cent pesant commun 27 petit [mot illisible].  Pruneaux noirs L.110 [mot illisible], anis 50 à 51.  Toutes récoltes chétives cette année. 

Date: 
Tue, 10/29/1782
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