A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 30 août 1782

 

                                                                                              Loudun le 30 août 1782

 

Messieurs,

 

Votre lettre 7 avril dernier m’a bien été rendue.  Je n’y ai pas répondu d’abord, faute d’objet intéressant et vu que j’attendais de pouvoir vous annoncer l’arrivée de votre ballot contenant 20 volumes des Arts suivant votre avis de mars dernier.  Je l’ai reçu il y a peu.  Il a été remis à Orléans par M. Couret contre L.19 [mot illisible] de frais, ce qui est bien cher.  La voiture en cette raison passe L.0-20-0 du volume.  Vous êtes donc crédités de ces L.180 pour ces articles remis au commencement de ce mois.  Je vous passerai quelque petit effet pour cela.  Si autres volumes sont prêts, vous me les dirigerez.  Au sujet des 2 exemplaires que je vous demandais pour Madrid et que vous me conseillez de faire diriger par gens directement, je l’ai marqué, comme celui qui les veut m’a annoncé qu’il venait faire un tour en France et qu’il me verrait chez moi.  J’attendais ces jours passés, m’ayant écrit de Bordeaux y être et que s’acheminant à Paris il me verrait, mais ayant été pressé et retenu à Poitiers plus qu’il comptait, il m’annonce du courrier passé être à Paris et que ce ne sera qu’au retour fin de ce mois qu’il me verra pour conférer avec moi de quelques affaires en librairie.  J’attends donc et dans cette entrevue, il se décidera s’il arrêtera ces 2 Descriptions des arts que je ne vous demanderai qu’à la condition qu’il les accepte.  Je vous instruirai au temps.  J’ai toujours bon nombre de vos livres philosophiques qui s’en vont bien lentement.  J’en ai fourni quelque peu en change,  ce qui ne fait pas argent.  Ce genre n’a plus une vogue bien courante. 

 

Les Büching me restent.  Cette géographie devient volumineuse.  Il y en a, je crois, 14 ou 16 volumes suivants [mot illisible] vu sur la gazette de Leyde.  Quand j’aurai quelque loisir, je verrai ce qu’il me faut pour la compléter et prendre note de diverses imperfections à objets au rebut venant de chez vous—que je vous prierai de me compléter.  Si vous avez quelque nouveauté intéressante, d’un débit prompt, donnez-m’en note.  Auriez-vous Les Contemporaines avec figures ?

 

J’ai eu le plaisir de voir M. Fauche, fils associé de son père qui arriva ici le 10 courant et en est reparti le 25.  C’est un aimable jeune homme.  J’ai été flatté de le connaître.  Il a bien voulu agréer sa retraite pendant qu’il a été ici chez ma mère chez qui je mange. 

 

Si nos fruits en prunes blanches soit pruneaux de [mot illisible] convenaient, il y en a bonne récolte cette saison.  C’est le seul trait qui ait tenu, car il y a disette de tous [mot illisible] et les grains peu abondants.  Et depuis un mois il a fait un temps affreux pour la saison, toujours pluie, orage, et l’hiver sera rude à passer pour le peuple, car la guerre durant, tout devient d’un difficile extrême.  On parle cependant de paix.  Elle serait bien à souhaiter, et si elle se décidait avant fin de cette année peut-être retraiterait-on le 3e 20e passé qui va rendre ces domaines d’autant plus difficiles à vendre, ce qui ne m’aide pas, n’ayant encore rien pu négocier pour changer partie du peu que j’en ai en espèces.  Dans le temps, j’ai reçu la manque de M. Battilliot.  Je souhaite que vous n’y ayez pas été.  M. Fauche me l’a dit arrangé.  Voilà celle de MM. Chornmenn ancienne maison qui étonne bien et tout cela rend les opérations difficiles. 

 

J’ai l’honneur d’être bien sincèrement, Messieurs, votre très humble serviteur,

 

Malherbe, l’aîné 

 

Je n’ai pas vu de catalogue nouveau dans le ballot arrivé des Arts qui vaut L’Encyclopédie de Genève.  Il m’en a été demandé le prix pour deux exemplaires.  Celle par ordre de matière fera tomber celles alphabétiques. 

Date: 
Fri, 08/30/1782