A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 30 mars 1776

 

                                                                                              Loudun le 30 mars 1776

 

Messieurs,

 

Inutilement, ai-je attendu jusqu’à ce jour pour répondre à votre lettre 22 février, espérant vous annoncer avoir nouvelles que les ballots qui doivent me rendre les volumes de L’Encyclopédie me seraient parvenus ou du moins seraient passés Lyon ~ Besançon.  Rien ne m’a été écrit encore à ce sujet quoique je m’en sois informé à MM. Schodelles et depuis peu mon ami M. DeLorme quai Saint-Antoine en a porté à MM. Schodelles qui ont répondu n’avoir rien reçu.  Je reste inquiet et surpris de ces retards.  Messrs. Chermet à qui j’en ai écrit aussi ne font point de réponse.  Voyez donc de nouveau par l’entremise de vos connaissances ce que peuvent être devenus les deux envois-là, ne pouvant les accepter que passés Lyon et Besançon.  Il faut bien qu’il y ait des obstacles qui les retiennent aux frontières.  Vous m’accuserez réception de ma remise [mots illisibles] de Montessuy L.621-2-0, ce qui est en règle.  Les L.32-10-0 pour les 5 pr. cent pesant que vous m’accordez à l’indemnité seront en déduction sur le premier envoi que je recevrai aussitôt les volumes de L’Encyclopédie reçus.  Mes amis qui [mots illisibles] fort me payeront et je vous remettrai comme je vous ai promis, mais il faut bien les recevoir auparavant.  Si les sermons de Laget et M. Bertrand se réimpriment, j’en recevrai quelques-uns volontiers.  Je n’ai rien su encore de Planquais ni découvrir où il est.  Il doit bien à d’autres.  Blaizot qui m’a fait un reste sur son billet ne paraît plus non plus.  L’ami d’Orléans, M. Pisseau qui s’est informé de Noël Gille m’en a rendu cependant bon témoignage.  Il doit passer ici sous un mois.  Je verrai encore ce qui en est pour plus de sûreté et m’en ferai rendre compte. 

 

En écrivant sur les lieux ou les environs, au premier moment je tirerai une note de ce que j’ai vendu de vos livres.  Presque tous les livres protestants me restent, bonne partie des autres sont envoyés.  Si le temps me le permet je pourrai faire un petit voyage ce printemps en Poitou, Saintonge et La Rochelle.  Je verrai s’il y a moyen de placer le reste.  Je n’y néglige rien.  Vous aviez mis bien de petites brochures qui ne signifient rien, le moment qui les a occasionnées étant le seul pour leur débit. 

 

Ce sont les dernières feuilles d’un exemplaire de Dorat qui manquent.  Si j’ai le temps j’y verrai pour vous les noter.  Vous m’annoncez une nouvelle balle expédiée à MM. Schodelles, M. n°21.  J’espère qu’elle ne sera pas arrêtée comme les 2 en arrière.  Votre facture le fait monter à L.687-18-0.  D’abord, je ne connais pas les œuvres de Boabert etc.  Vous ne me gratifiez pas de 52 pr 50, 26 pr 25, ni des 5 pr. cent pesant de rabais.  Il y a assez et que trop de Loisirs d’Eon.  Ce livre n’a pas grande vogue.  Les Éléments de Millot ne sont pas non plus beaucoup demandés.  12 est beaucoup, m’en restant encore, et à L.9, c’est cher.  Vous mettez trop de comédies et tragédies.   Le Barbier de Séville ne devrait pas être plus cher que Les Courtisanes payés L.0-4-0 ou du moins L.0-5-0.  Le Célibataire passé 5 est de même trop cher.  Vous voudrez bien rectifier ces différences et à l’arrivée, je vérifierai le tout.  Il ne me faut point de votre nouvelle édition de Dorat que les 50 que j’ai reçus ne soient placés.  Il m’en reste encore nombre.  Je comptais en placer 12 à MM. Letourmy, frères à Tours.  Ils en ont reçu de vous, me marquent-ils.  Si des nommés l’aîné frères de Tours vous demandaient, ne leur envoyez rien.  Je crains d’être dupe de 10 louis environ que je leur ai confiés.  Pour répondre à vos désirs, j’ai déjà entretenu quelques correspondants à Paris pour trouver l’homme actif, intelligent et de confiance que vous y souhaiteriez.  Peut-êre quelqu’un me fera réponse favorable à présent que voilà presque tous les états libres.  L’activité se réveillera chez plusieurs.  On m’a parlé de rendre quelques services au bureau d’indication à Paris pour ce qu’il aurait à ordonner ici et villes voisines.  Si cela prend, je pourrai par la correspondance qui s’en suivrait trouver à offrir et placer de vos Descriptions etc.  Je ferai aux 5 exemplaires que vous m’envoyez de mon mieux pour en tirer partie.  Je ferai usage de vos prospectus et nouveau catalogue en ayant plusieurs d’imprimés.  Cela m’abrégera des [mot illisible]. 

 

Je croyais que M. Lair avait comme placé enfin votre Encyclopédie chez lui.  Si Gilles passe ici, comme il me l’a écrit, je lui en parlerai. 

 

J’ai l’honneur d’être avec estime, Messieurs, votre très humble serviteur,

 

Malherbe, l’aîné 

 

Ce sont les 2 derniers cahiers de Dorat qui manquent à un exemplaire qui sont la fin du tome 5: Ee. Ll. 

 

Date: 
Sat, 03/30/1776