A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 30 mars 1782

 

Loudun, le 30 mars 1782

 

Messieurs,

 

J’ai reçu en fin temps votre lettre 29 décembre adressée à Nantes.  Je suis rendu de mon voyage en Bretagne de la fin de février et ayant trouvé bien de l’occupation accumulée après une absence de plus de deux mois, je n’ai point encore eu de temps perdu.  Votre seconde lettre du 12 m’est rendue seulement de hier soir.

 

Je n’aurai pas de besoin des tomes 1 à 17 de L’Encyclopédie 4°, me décidant à les accorder au Sieur Paquot de Meaux, successeur du Sieur Prudhome qui est actuellement à Paris, malgré que ce soit à long terme.  J’ai la facture de 4 nouveaux volumes des Arts que vous m’envoyez montant à 180.  Je vous en crédite et à l’arrivée je vous en ferai raison. 

 

Il me faudrait de votre Description deux nouveaux exemplaires complets.  On veut me les payer que L.10 le volume.  Si vous ne m’y faites pas un peu de rabais cela ne vaut pas la peine.  Ces deux exemplaires sont pour Madrid, où j’en ai envoyé 3 des vôtres déjà reçus.  Il serait inutile de les faire diriger à Loudun mais de Lyon directement à Bayonne à l’adresse de M. Léon Deschamps sous la marque IT.  Vous mettriez s’il vous plaît un tome 1er qui m’a manqué à M. un Description, exemplaire envoyé à Madrid, lequel j’ai placé seul à un ami d’Angers.  Je suis toujours en recherche de vendre pour 16 à 18 mille livres de domaines pour m’élargir ceux qui doivent payant toujours fort mal, et le capital détenu à Cadiz y restant toujours.  La guerre rend les domaines difficiles à vendre dans ma ville sans ressource où personne ne s’occupa au lieu que dans les grandes villes on vend bien les domaines, ceux qui y ont de l’argent préférant les placer en fonds que les hasarder dans le commerce.  Cependant les négociations maritimes brillent au moyen des convois accordés et beaucoup d’armateurs gagnent.  Si je puis vendre les 2 objets que j’ai déterminé à placer pour faire 16 à 18 comptant, je serais plus hardi à me charger de marchandises.  Je vous en donnerai la nouvelle quand j’aurai pu terminer.  Les libraires de Nantes se plaignent beaucoup.  La guerre arrêtant le débit maritime, il y a le Sieur Desprigni qui remplace Mme Vatard, MM. Brandieu et cie., Gigongeux, Brainlaire, Saint Aubin, M. Laflis.  À Lorient, Veuve Lejeune et fils—mêmes plaintes.  Je n’ai pu y placer que peu.   

 

Si dans vos relations en France, vous trouvez jour à me faire débiter un certain nombre de vos objets anciens reçus que j’aurais bien fait de ne pas traiter, tâchez à m’en placer quelques douzaines.  Je prendrais en change de vos autres sortes.  J’ai le plus en nombre surtout :

Bibleretouchée          

Vieillard du Mont Caucase                           

Vénus au cloître

Vrais Principes du gouvernement français

Margot des pelotons  

Fille de joie (il manque à quantitéles figures)                                 

Anecdotes de Du Barry

Examen de Bolingbroke                                           

Mémoires de Terray

Margot la ravaudeuse

Fille errante                                                  

Nouvelles monacales

Lettres philosophiques,in-12,8°       

École des filles                                        

Vie des Capucins et [mot illisible]

Lyre gaillarde            

Passe-temps du beau sexe                                        

Recueil de comédies gaillardes                                            

Partage de la Pologne                      

 

Rennes, c’est la maison Blouet qui fait le plus en grand.  Il y a 3 maisons Vatan. 

 

J’ai l’honneur d’être avec sincérité et estime, votre très humble serviteur,

 

Malherbe, l’aîné

 

La Géographie de Büching est-elle complète?  Je verrai ce qu’il m’en faut pour compléter celui que vous m’avez fourni. 

 

Auriez-vous quelque connaissance intime à Orléans ?  On m’adressait de Lyon une balle qu’on a eu la bévue d’expédier comme livres au lieu de mercerie.  Elle a été portée à la chambre syndicale.  L’expéditeur dit qu’il ne connaît personne à Orléans.  Comme cette caisse ne contient que quelques Systèmes de la nature et 3 Reynal qui puissent être répréhensibles, le reste étant ou permis ou toléré, il serait fâcheux que celui qui me la dirigeait la perdît.  Réclamé par un étranger, on aurait peut-être mieux raison.  Au moins ce qui est permis doit être rendu. 

 

M. Pavie d’Angers a eu une aventure bien désagréable et qui lui fera peut-être perdre son état.  Il a été cité et un [mot illisible] est venu de Paris chez lui où on a trouvé un commencement de planche suspect.  Il est obligé de [mots illisibles].  

Date: 
Sat, 03/30/1782