Loudun 7 mars 1775

Messieurs,

Votre silence à ma lettre 27 décembre passé m’annonce qu’il est inutile de vous presser davantage pour les mémoires qui vous sont adressés par mon canal.  C’est la défiance de votre part.  Vous avez tort.  Mes soins et attention pour vos intérêts devraient vous avoir fait adopter tout autre sentiment.  C’est encore en vue de vos mêmes intérêts que je vous dirai que le colporteur Blaizot m’a écrit 2 fois de Confoleur et Angoulême, me demandant si vous m’aviez adressé quelque chose pour lui.  J’ai été obligé de lui marquer que d’apparence, il pouvait se pourvoir ailleurs.  Je lui ai même offert quelques articles qui viennent de m’être adressés de votre voisinage au moment que je ne m’y attendais pas.  Je dois encore vous prévenir que nombre de libraires n’entendent pas vos prix à tant la feuille.  Ils n’ont pas le temps de vérifier ce que chaque ouvrage a de volumes et de feuilles.  Il faudrait donc au moins stipuler que chaque volume a tant de feuilles.  [Mots illisibles] d’observation vient de vous faire manquer un bon mémoire du libraire Pavie de La Rochelle qui s’en retourne ailleurs.  N’ayant pas le loisir de vérifier le nombre de feuilles de chaque ouvrage, il voudrait un catalogue clair et net, plus distinct.  Il me prie même de vous en avertir à l’occasion et pour votre règle [mot illisible] vous en préciser.  Je ne répéterai rien sur les indemnités que j’attendais de vous.  Dans un autre envoi de bons articles pour me récupérer de la perte sur les 2 ballots jamais reçus.  Vous auriez dû dans les temps me procurer une cinquantaine de vos Bibles à L.6 que portent votre catalogue.

Pressé et chargé d’écritures à courrier, je borne ici ma lettre et suis toujours avec considération et à votre service, votre très humble serviteur,

Malherbe, l’aîné

Planquais n’est sans doute pas très content que [mots illisibles] viendront paiement par ici.  [mots illisibles] aux beaux [mot illisible].