Loudun, le 9 juillet 1785
Messieurs,
Ma lettre du 13 juin vous a été dirigée par l’entremise de M. Laurence fils. Elle a croisé la vôtre du 30 que je reçus qui ne m’accuse encore que la réception de ma lettre 21 avril. Vous aurez eu peu après cette dite dernière lettre, vous remettant facture, du café qui fait route vers vous. Tous mes raisonnements et projets tendent à vous satisfaire. S’ils ne sont pas suivis de l’exécution de mes promesses avec toute la célérité que ma bonne volonté ambitionne, ne vous en prenez qu’aux circonstances fâcheuses qui ne peuvent me faire retirer le liard des objets conséquents qui me sont retenus. L’année qui va suivre la récolte présente va être des plus dures, la sécheresse faisant le plus grand tort à toutes récoltes où vont être les mines les plus dures, et je désespère encore de pouvoir vendre les domaines qui m’existent, secours qui me mettrait au niveau, ou approchant. Si tous mes efforts sont arrêtés par des suites de justice qui achèvent de détruire le peu de crédit qui me reste et de vaquer à mes affaires, votre sort et le mien loin d’en être améliorés seront au contraire exposés à devenir bien pires. Vous dites que vous remettez le dernier billet au 12/22 courant à M. Laurence pour y faire suites. Si je ne le retire pas—il est inutile d’en grossir le capital par des frais—je ferai le possible pour vous remettre ou à M. Laurence effets, ou marchandises. Quand je le pourrai—et je m’en occupe—ce que j’ai à Nantes pouvant se placer aux armements qui vont avoir lieu en septembre, je pourrais encore y traiter d’un lot café. Si celui en route vous rend l’avantage que j’espère que vous y trouverez, il faudra renvoyer l’acquit. Je vous confirme donc cette lettre dernière 13 juin et tout ce que je vous y déduisais.
Je me recommande à vos bontés et reste bien sincèrement, Messiers, votre très humble serviter,
Malherbe, aîné
Je suis fâché que quelque article libri ne puisse avancer notre solde. J’en ai toujours divers à ma disposition pour 7 à 8 mille livres qu’on me fait espérer d’avoir. Ils sont retenus depuis décembre à Marseille et Nice attendant de pouvoir les introduire. Je suis en proposition d’un change pour pièces de théâtre apportées vers 5 à 6 mille—en [mot illisible]— et danses, comédie opéra. Je les vends L.30 le cent aux libraires. Je vous les céderai.
Une Encyclopédie, 4°, 3e édition. Expédier les volumes prêts le plus tôt possible.
12 Millot, 8°, 9 vol.
13 pr. 12 Bibles
Les Mémoires de la Société économique de Hesse, Hambourg
10 Épreuves du sentiment d’Arnaud
10 Système de la nature
6 Système social
10 Théologie, 2 volumes, ou point
10 Vrais Principes du gouvernement français
26 pour 25 Pucelle à L.0-12-0, ou point
6 Faussetés des miracles à L.0-14-0
2 Grand vocabulaire, 30 vol., 4°, 13 à L.172 l’an
20 à 25 Commentaire sur l’ordonnance de la marine de M. Valin, 2 vol., 4°, L.16
Autant du Traité des prises du même, 2 vol., 8°, L.3-10-0
id. del’Histoire de la Rochelle, 2 vol., 4°, 10
id. de cellede Bordeaux L.7-10-0, 4°
50 ou 100 Sagesse de Chevron 2 vol., 8°, grand à L.4
100 à 150 Œuvres de Rutledge 3 vol., 8°, L.1-12-0
100 Imitations de Gonnellien à 25 même 20
100 exemplaires Sur la marine, brochure estimée in-6, à L.0-30-0
100 Instruction à l’archevêque de [mot illisible], 25
Traité de la vraie religionde Bergier, 12 vol., in-12, relié, Paris, L.30
100 Amants républicains, 2 vols., in-12, à L.0-48-0
100 Liaisons dangereuses, 4 vol., petit format, à 18
200 Comédiens ou le [mot illisible] à L.25 le cent pesant
La Cassette verteà 12
Si vous aviez à fournir rendu chez moi, à Tours, ou Orléans, je [mot illisible] prendre sûrement quelques, ou privé, sortes de louis. Espion anglais, Reynal, 8° et in-12, dernière édition. J’en prendrai en change.