A Literary Tour de France
Malherbe to STN, 9 septembre 1772

 

                                                                                              Loudun 9 septembre 1772

 

Messieurs,

 

Voici encore une lettre qui vous sera agréable et qui pourra vous devenir intéressante.  Elle vous engagera sans doute à attacher à ma mission pour vos intérêts une commission équivalente au leur que mes soins pourront vous procurer.  Je vois avec plaisir que les moyens de faire de bonnes affaires en France se multiplient.  Travaillez donc de votre côté à bien servir les amis que je vous procure.  M. Croisilhes vous remet un bon mémoire.  Il pourrait se faire que la voie par Turin, Nice et Marseille lui conviendrait,  Montauban étant près de Toulouse, et de Marseille on expédie les marchandises par le canal.  Vous lui répondrez à sa lettre et vous lui ferez toutes les objections relatives pour qu’il puisse prendre ses [mot illisible] et ne pas courir de risques. 

 

M. Barbou m’a répondu.  Si vous ne pouvez faire d’échange avec lui, je doute qu’il se détermine à tirer à prix d’argent.  Détaillez-lui vos raisons.  Peut-être les goutera-t-il.  Je le souhaite. 

 

Je salue M. Fauche.  Dites-lui que les bonnes basanes valent L.12 à L.13 la douzaine et que la voiture d’ici à Orléans est de L.8 à L.10 du millier, par notre rivière et d’Orléans à Dijon ou Auxonne de L.6 à L.7 du cent pesant, par Lyon L.7 à L.8 du cent, d’Orléans à Rouanne par la Loire L.30 du [mots illisibles]. 

 

Nos amis s’achètent L.36 et L.37 le cent pesant, coriandre 18, gomme d’arbre L.43 à L.44 le cent pesant.  Nous avons une manufacture de chapelets à Saumur.  Vos pays catholiques n’en débiteraient-ils pas beaucoup? 

 

Nos grains sont toujours chers et nos vignes laides. 

 

J’ai l’honneur d’être bien sincèrement, Messieurs, votre très humble serviteur,

 

Malherbe, l’aîné

 

Les entoilages qui se font chez vous pourraient, je crois, bien se vendre ici, de même que vos dentelles. 

 

Je n’entends toujours point parler de la pièce indienne que M. Morel a donné ordre de m’expédier de Genève, non plus qu’il m’envoie mes articles.  Je prie M. Fauche de lui dire. 

Date: 
Wed, 09/09/1772